Cinq situations qui font mal à la profession d’arbitre

La violence, autant physique que verbale, demeure la principale raison qui rebute les arbitres. En fait, plusieurs personnes n’osent pas essayer l’arbitrage de peur d’être victimes d’intimidation, de harcèlement ou d’agression de la part des entraîneurs, des parents ou des sportifs. D’autres ne sont pas enchantés à l’idée d’avoir des horaires atypiques, ce qui peut aussi plaire à certains. Et si la rétention est un problème, la formation et l’encadrement des recrues doivent être une priorité afin qu’ils poursuivent l’aventure.

Voici d’autres aspects et exemples qui nuisent à l’arbitrage.  

Les effets de la pandémie  

Le sport a été mis sur pause pendant plusieurs mois en raison de la COVID-19. Des arbitres ont trouvé de nouvelles passions, un autre boulot, certains ont profité du temps en famille et sont passés à autre chose. Quand le sport a repris, puis arrêté, puis repris de nouveau, plusieurs ont quitté le navire. De plus, les restrictions sanitaires n’ont pas aidé. «On a un peu dénaturé le sport pendant la pandémie, explique Jean-François Charles, responsable du développement des officiels à Baseball Québec. Il n’y avait plus d’arbitre derrière le marbre. Ça n’a pas plu à plusieurs. Cet été, des jeunes seront derrière le marbre pour la première fois même s’ils ont deux ou trois ans d’expérience.» «Après un an et demi d’arrêt, on a perdu des officiels qui faisaient 200 matchs par année», se désole quant à lui l’arbitre en chef de Hockey Richelieu, Stéphane Carbonneau. 

Quatre arbitres pour toute une région 

Il n’est pas évident de répondre à la demande quand il y a seulement quatre officiels de baseball sur la Côte-Nord ou 10 en Abitibi-Témiscamingue, comme c’était le cas l’an dernier. «Leur saison est plus courte et il y a moins de matchs d’élite. Mais ce n’est pas une situation qui est facile. Les régions s’entraident, admet M. Charles. Il affirme qu’à l’échelle provinciale, «si toutes les équipes veulent jouer un match en même temps, il va manquer d’arbitres». Du côté de Football Québec, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Bas-Saint-Laurent sont problématiques. «Des officiels de la région de Québec doivent présentement couvrir presque l’ensemble des joutes au Saguenay», relate le directeur général de la fédération, Steve Duchesneau. 

Une question de cash 

Dans certains sports, comme au hockey, s’équiper pour arbitrer peut coûter entre 150$ (si on a déjà un casque, une visière, des patins et des jambières) et 500$. Plus le calibre augmente, plus on a besoin d’équipement supplémentaire et de meilleure qualité. Quand on reçoit environ 15$ pour un match de 50 minutes dans une petite catégorie, disons que ça prend du temps pour vraiment faire de l’argent. C’est pourquoi certaines villes ou associations prêtent des pièces d’équipement aux nouveaux officiels. Afin également d’alléger les coûts, Hockey Québec a décidé de payer l’accréditation et les assurances des officiels (un montant estimé à près de 390 000$), comme elle le fait déjà pour les entraîneurs. Selon les disciplines, les accréditations et les frais de formation peuvent varier entre une trentaine et une centaine de dollars. 

Des salaires qui ne sont pas uniformes 

La question des salaires est aussi sur toutes les lèvres chez les arbitres. Il est difficile de s’y retrouver, impossible de comparer. Les officiels et les marqueurs sont parfois payés ou dédommagés pour leur temps et leur transport par les associations locales, régionales ou provinciales, parfois par les villes ou par les organisations de tournoi. Certains arbitres sont des travailleurs autonomes, des employés municipaux et doivent déclarer leurs revenus. Toutes ces nuances font en sorte que dans une région, un arbitre peut être payé 48$ pour un match de hockey junior AA et ailleurs, un autre officiel peut empocher 82$ pour la même partie. Déjà que les horaires ne sont pas garantis comme dans un resto ou une épicerie, et qu’on doit à l’occasion prévoir six heures de notre temps pour arbitrer un seul match élite… 

Une équipe entière suspendue 

Parmi les formations qui ont donné du fil à retordre aux arbitres et aux dirigeants l’hiver dernier, il y a l’équipe de hockey M18 BB de Bedford. Ses «faits d’armes» ont été sujets de discussions dans différents vestiaires d’officiels. «C’étaient les joueurs, les coachs et les parents! Ç’a brassé dans les estrades, dans les corridors au moins à deux reprises et la police a été appelée. Partout où ils passaient, c’était le bordel, peu importe qui étaient les arbitres. L’équipe entière a même été suspendue une semaine», raconte Stéphane Carbonneau, l’arbitre en chef de la région Richelieu, qui avait accepté d’accueillir le club de Bedford au sein d’une de ses ligues. Et ce n’est pas la seule formation qui a donné du fil à retordre aux officiels. 


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